Quel futur pour l’énergie solaire sous la politique énergétique de Trump ?
Trump et sa politique énergétique : un virage vers les combustibles fossiles
L’administration Trump a adopté une politique énergétique basée sur le développement simultané de toutes les sources d’énergie. Cette stratégie, bien que globalisante, privilégie fortement le pétrole et le gaz naturel. Dans ce cadre, les incitations aux énergies renouvelables ont été réduites, tandis que les combustibles fossiles ont bénéficié d’un soutien renforcé. Les véhicules électriques, l’énergie éolienne et l’efficacité énergétique ont été particulièrement impactés par ces mesures. L’énergie solaire, en revanche, a été moins ciblée par ces changements, occupant une position intermédiaire dans les priorités énergétiques de l’administration.
Les mesures exécutives en faveur des énergies fossiles
Le décret présidentiel intitulé « Libérer l’énergie américaine » a marqué un tournant en assouplissant les restrictions sur les forages pétroliers et l’exploration des minéraux rares. Ce texte prévoit également la fin des exemptions sur les émissions des États, limitant ainsi les initiatives en faveur des véhicules électriques. Les subventions pour ces derniers, considérées comme des distorsions de marché, sont aussi menacées. Par ailleurs, les normes d’efficacité énergétique des appareils ont été revues à la baisse, avec l’objectif de promouvoir la concurrence et de donner plus de choix aux consommateurs. Enfin, ce même décret a bloqué temporairement la vente de baux pour l’énergie éolienne en mer, freinant ainsi le développement de nouveaux projets éoliens.
La résilience du solaire face aux politiques énergétiques
Malgré les priorités affichées de l’administration Trump, le secteur solaire a poursuivi sa croissance. Selon la Solar Energy Industries Association (SEIA), l’industrie solaire a connu une augmentation de 128 % au cours du premier mandat Trump. En 2024, l’énergie solaire a représenté plus de 64 % des nouvelles capacités électriques ajoutées au réseau. Ce dynamisme a placé le solaire au premier rang des investissements énergétiques aux États-Unis. À l’échelle mondiale, les investissements dans les énergies propres devraient dépasser ceux dans les combustibles fossiles d’ici 2025, le solaire photovoltaïque jouant un rôle clé dans cette transition.
Les menaces qui pèsent sur l’avenir du solaire
Malgré sa résilience, le secteur solaire fait face à plusieurs incertitudes liées aux politiques fédérales. Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris et l’accent mis sur les combustibles fossiles risquent de freiner la transition énergétique. L’avenir de l’Inflation Reduction Act (IRA) de 2022, qui constitue le plus grand plan d’investissements climatiques aux États-Unis, est également incertain. La suspension des subventions et prêts pour les énergies propres pourrait ralentir la croissance du secteur, bien que certains financements déjà engagés semblent protégés.
L’application de droits de douane sur les produits solaires constitue une autre menace. Ces taxes risquent d’augmenter les coûts de production, bien qu’elles puissent favoriser les fabricants locaux face à la concurrence internationale. Enfin, l’avenir du Crédit d’Impôt pour l’Investissement (ITC), qui accorde un crédit de 30 % pour les projets solaires, reste en suspens. Une réduction progressive de ce crédit pourrait freiner les investissements à court terme, bien que l’industrie solaire reste bien positionnée grâce à ses coûts compétitifs.
Un avenir prometteur malgré les incertitudes
En dépit des obstacles politiques et économiques, le solaire conserve une position de leader dans la transition énergétique. Avec un coût de production 56 % inférieur à celui des combustibles fossiles, cette technologie offre un avantage compétitif majeur. Si les politiques actuelles créent des turbulences à court terme, le solaire semble suffisamment robuste pour continuer à s’imposer comme un pilier du mix énergétique mondial.
Source : https://www.pv-magazine.fr/2025/
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